Cérémonie de commémoration du 11 novembre

Samedi 11 novembre, les élus, les Anciens combattants et les citoyens de la Paix se sont retrouvés à 11h, place de la Mairie, pour la commémoration de l’armistice de 1918.

À cette occasion quatre Porte-Drapeaux, Roger Galland, Henri Serré, Armel Lemétayer et Hervé Guerin ont été décoré par M. le Maire pour leur 10 années de fidélité aux cérémonies officielles. Ils ont reçu un diplôme de Porte-Drapeau des mains de Joseph Dobé, président de l’association des anciens combattants.

Didier Bellamy, référent Défense de la commune, Henri Daucé, Maire, Roger Galland , Henri Serré, Armel Lemétayer, Hervé Guerin, et Joseph Dobé

Retrouvez ci-dessous le discours du Maire :

Chères concitoyennes, chers concitoyens,
Nous sommes réunis ce matin pour commémorer l’armistice du 11 novembre 1918, et particulièrement pour honorer la mémoire des combattants de Romillé dont les noms sont inscrits sur ce monument. Ils ont sacrifié leur vie au cours de cette guerre qui fit des millions de victimes.
Pour commencer, je tiens à saluer la présence des représentants de l’association des anciens combattants et des citoyens de la paix dont celle leur président Mr Joseph Dobé, celle du corps de sapeurs pompiers, de Mr Gilles Renault chef de corps et celle aussi de Didier Bellamy, référent défense du conseil municipal. Il lira tout à l’heure le message de Sébastien Lecornu, ministre des armées. Je salue aussi la présence des anciens maires de la commune.
Il apparaît difficile en ces temps troublés de ne pas faire le lien entre cet hommage que nous rendons aux morts et aux blessés d’une guerre ô combien meurtrière et l’actualité internationale. Pour imaginer réellement ce que furent les souffrances des 500 poilus de Romillé qui participèrent aux combats de la guerre 1914/1918, il suffit hélas de regarder les images de la guerre en Ukraine plus de cent ans après. Images de soldats qui s’enterrent dans des tranchées pour se protéger du feu des soldats d’en face, images de troupes qu’on lance à l’assaut par vagues successives tout en sachant que bien peu reviendront. A Romillé 130 soldats perdirent la vie et 140 furent blessés gravement ou gazés et marqués à vie par les séquelles des combats. Cela représente plus de la moitié de ceux qui partirent au front.
Contrairement au rêve de paix des poilus survivants, hélas, cette guerre n’était pas la dernière, l’histoire récente et les actualités quotidiennes nous le rappellent cruellement. Si depuis bientôt deux ans déjà, nous évoquons la guerre en Ukraine, ce sont également désormais les échos des conflits du Proche orient qui nous laissent dans la sidération, tant la cruauté vis à vis des civils, des enfants, des innocents semble s’installer sans que personne n’ait la force ou le courage d’y mettre fin.
Face à ces luttes incessantes pour des territoires, des idéologies, des religions, nous nous sentons impuissants au niveau qui est le nôtre mais nous savons tous, et notre histoire nous le rappelle que sans une volonté de régler pacifiquement les différends entre les peuples ou ceux qui les gouvernent, les guerres qui surviennent ne font que des perdants : des morts, des blessés, des mutilés, mais aussi des réfugiés qui fuient les zones de combat et trouvent difficilement des terres d’asile . Elles sont aussi porteuses chez les vaincus, de soifs de revanches et de haines inexpiables génératrices de conflits ultérieurs, comme un engrenage dont il semble bien difficile d’entrevoir la fin.
Notre présence ici manifeste envers et contre tout une volonté d’espérer des jours meilleurs. Toutefois nous portons cette interrogation qui pourrait être le message de ceux dont le nom est inscrit au fronton de ce monument : quand et comment l’humanité sera-t-elle capable de tirer les leçons de son histoire et de ses erreurs ?
Sans tomber dans le piège de l’angélisme naïf, nous savons bien que la collaboration, la concertation mais aussi l’acceptation d’un minimum de partage des richesses entre les pays et entre les hommes, permettraient à chacun de vivre dans la dignité, et constituent les seules alternatives possible à la prévalence des rapports de forces et des conflits destructeurs. Nous savons que la liberté de penser, de croire ou de ne pas croire est un droit inaliénable de chaque être humain, droit qu’il faut sans cesse réaffirmer face aux volontés de domination des idéologies ou des intégrismes d’où qu’ils viennent.
Tentative de réponse aux conflits dévastateurs du 20ème siècle , la construction européenne est pourtant sans cesse confrontée à la tentation du repli sur soi et de la préservation des intérêts nationaux, surtout quand les crises économiques, internationales ou environnementales viennent fragiliser le tissu social.
Alors, même si nous nous sentons souvent démunis face à des enjeux mondiaux et des volontés de domination qui nous dépassent, notre présence ici en hommage aux victimes des guerres et en commémoration de l’armistice de 1918, doit aussi être, afin que leur sacrifice n’ait pas été vain, le signe de notre volonté de nous mobiliser et d’agir à notre niveau pour que les nécessaires solidarités à mettre en œuvre soient porteuses d’apaisement, de tolérance et de respect mutuel.
Je vous remercie.
Henri DAUCÉ Romillé, le 11/11/2023
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