Le réseau hydrographique de notre commune et les productions céréalières ont favorisé l’installation de moulins à eau sur le territoire de Romillé. Les sources consultées permettent d’identifier quatre moulins aux lieux-dits suivants : Petit-Bouquillé, Perronay, Vaunoise et la Draperie. Les trois premiers avaient vocation à moudre des grains pour faire de la farine tandis que le dernier était utilisé, comme l’indique le toponyme, à des fins textiles.
Le moulin du Petit-Bouquillé
Le moulin du Petit-Bouquillé, dont il reste encore quelques traces aujourd’hui, était situé sur le ruisseau du Pont-ès-Pies à l’ouest de la Commune. Il a été en activité jusqu’à la fin du XIXe siècle mentionnent en 1851 l’identité des meuniers. C’est Marie Chapon, veuve Riault, qui à 44 ans est désignée comme chef de famille, aidée de sa fille de 20 ans Françoise (née à la Draperie), d’un garçon meunier et d’un domestique. Françoise se marie en 1852 à Pierre Chevillard, laboureur de la Couplais, qui par cette union va devenir meunier. En 1866, les affaires semblent prospères puisque quatre domestiques les aident dans leur activité. Les derniers meuniers signalés dans ce moulin sont apparemment Pierre Vilboux et Françoise Sorio dont une fille nait au moulin en 1890
Le moulin de Perronnay
Le moulin de Perronnay est un ancien moulin banal à farine, situé sur le ruisseau du Bois-Rouget, dépendant des seigneurs du château limitrophe. Plusieurs garçons meuniers ou domestiques aident le meunier principal au cours de ce dix-neuvième siècle. En 1851, c’est un veuf de 75 ans, Simon Morice qui est désigné comme chef de famille, secondé par ses enfants, Anne 51 ans et Joseph, 43 ans. Anne, sans doute sa petite fille, mariée en 1857 à un meunier de Talensac, Jean-Marie Colliaux lui succède au pied de l’étang. De très nombreux enfants seront issus de ce mariage mais aucun ne restera au moulin puisque c’est un autre meunier, Pierre Perrigault né à la Mézière, qui habite le logis en 1891
Le moulin de la Vaunoise
Plus au sud de la commune, le moulin de Vaunoise a abrité plusieurs dynasties de meuniers à commencer par les Fourel qui sont mentionnés en 1851 dans ce moulin avec leurs nombreux garçons. En 1866, Joseph Challois, originaire des Côtes-du-Nord, est recensé comme minotier en chef et en plus de sa femme et de ses enfants, six autres personnes lui prêtent la main. Il a été remplacé par la famille Sarciaux moins de dix ans plus tard. En 1891, Pierre Fourel, probablement de famille avec ceux qui occupaient le moulin quarante ans plus tôt, revient comme minotier avec sa femme Thérèse Petit. A noter que près de ce moulin, il existe une parcelle de terre qui s’appelle « Le moulin à vent », signe que la force éolienne a peut être aussi été employée sur notre territoire pour moudre.
Le moulin de la draperie
Le dernier moulin est plus particulier puisque il était destiné à fouler les draps ou à broyer les fibres de lin afin de produire de la toile. Situé sur le ruisseau du Saut-Bois et contrairement à l’ensemble des autres moulins de la commune, peu de personnes habitaient dans ce moulin de la Draperie. En 1866 et 1876, le même meunier, célibataire, y réside, Pierre Lorand. Cependant, en 1866, il semble partager son domicile avec Joseph Riault dont la profession est « amoulageur ». Le dictionnaire précise qu’un amoulageur est un spécialiste de la construction des roues à aubes pour moulin à eau.
En 1908, une délibération du conseil municipal rappelle qu’ « en plus des deux moulins existants, une minoterie importante se construit » près de la gare à l’initiative de Pierre Perrigault, ancien meunier de Perronnay.
Sources : Archives municipales de Romillé