Point culminant de nos habitations, les souches de cheminée sont également la signature de nos constructions. Elles étaient bien souvent datées, date de fin de construction, car les travaux duraient quelquefois plusieurs années en fonction de la météo, des finances du ménage liées aux récoltes, du transport des matériaux, du nombre de personnes sur le chantier en rapport direct avec les travaux des champs. Autrefois elles reflétaient le savoir-faire de nos artisans, maîtres maçons, sculpteurs et montraient la richesse du propriétaire du bâtiment. Elles étaient en adéquation avec la qualité de finition de la cheminée principale du bâtiment, jambages en pierre de taille sculptés, ou jambages en pierre tout venant, corbelets en pierre au décor variable ou simple corbelets en bois plus ou moins travaillés , le linteau de la cheminée sera lui aussi en pierre, assez rare sur la commune, car seuls les riches propriétaires pouvaient se permettre de faire venir de telles pierres qui souvent étaient sculptées. La majorité des manteaux de cheminées de Romillé est en bois, car ce matériau est en abondance sur la commune, plus aisé à travailler par le charpentier , d’un coût plus réduit et permet d’avoir une portée très importante.
Sur le dessus du manteau repose la hotte ou corniche de la cheminée, celle-ci pouvant être en terre, en tuileaux (briques plates) ou en pierre calcaire. Nous retrouvons sur Romillé divers type de souches de cheminées. Sur les bâtiments les plus récents (XIXe et XXe siècles), la souche ou tête de cheminée est en brique pleine mécanique. Nous pouvons également en voir sur des bâtiments plus anciens quand la tête de cheminée a été remaniée suite à des travaux, (tempête, usure du matériau d’origine, …).
Sur les bâtiments plus anciens, on pouvait utiliser :
- Soit des pierres, mais elles sont peu présentes sur notre territoire ou de qualité médiocre ; elles furent peu utilisées en souche de cheminées, quelquefois en support de souche, c’est-à-dire entre la hotte ou le mur en terre et la souche en tuileaux ou en faluns.
- Soit des tuileaux, briques pleines plates de trois centimètres d’épaisseur environ, souvent enduits, permettant des finitions soignées, utilisés au XVIIe et XVIIIe siècle. Les tuileaux étaient de fabrication locale, terre argileuse du pays moulée à la main et cuite dans des fours. Il est courant de voir les traces de doigt du mouleur sur les tuileaux, voir même ses empreintes digitales.
- Soit les faluns coquillés, pierre calcaire présente dans le bassin de Rennes et présente prés de chez nous à Parthenay de Bretagne, au Lou du Lac ou au Quiou. Ces pierres sont composées de coquillages agglomérés, elles sont faciles à travailler, à tailler, à sculpter ou à inciser (méthode de travail plus simple, moins onéreuse et moins risquée que la sculpture pouvant être réalisée par un simple maçon). Ce matériau fut très utilisé du XVIIe au XIXe siècle car sa source d’approvisionnement fut très proche de nos chantiers de construction mais son attrait réside surtout dans le fait de sa très grande légèreté.