En Bretagne, on a coutume de penser au granit lorsqu’on évoque l’habitat ancien. Cependant, toute la région n’est pas dotée identiquement en pierre, et sur le secteur de Romillé le bâti traditionnel s’est fait en terre crue.
La construction d’une habitation classique commence par un solin (1) en pierre, dont la hauteur était une preuve d’opulence du propriétaire.
Puis une couche de terre, d’environ 50 cm de hauteur est levée. La matière est enserrée entre 2 banches (2), afin de maîtriser la verticalité du mur. La terre est alors piétinée pour y incorporer de la paille ou du crin.
Lorsque la terre est sèche, une nouvelle levée peut être montée.
Une attention toute particulière doit être apportée aux portes et fenêtres, qui sont autant de faiblesses dans la structure. Des poutres en bois permettent d’en assurer la solidité. De même, le pignon (3) qui n’est adossé à aucun autre mur doit être monté avec soin.
Ces constructions en terre ont connu leur apogée au XIXè siècle. L’arrivée du train permettant le transport à bon marché de matériaux telles que la brique, réputée plus moderne, a entrainé son déclin très rapide sur la première moitié du XXè siècle. De nos jours, un regain d’intérêt réel se manifeste pour ces maisons de bon confort thermique, et consommant peu d’énergie lors de leur construction. A Romillé, le lotissement de la Chauvrais, construit dans les années 80, est bâti en terre. La technique est légèrement différente, car il s’agit d’un assemblage de briques en terre crue, fabriquées ailleurs que sur le chantier.
(1) solin : petit mur de pierre à la base de la maison. (2) banche : coffrage de la terre, permettant de mouler la construction. (3) pignon : portion triangulaire du mur, qui supporte la charpente.